Cancer de la prostate et sexualité, si on en parlait ?
En cas de cancer de la prostate, ce n’est pas toujours facile de parler de sexualité, d’érection, d’éjaculation, d’intimité ou même simplement de relation de couple.
Pourquoi les médecins parlent peu de sexualité en cas de cancer de prostate ?
Les soignants ont l’obligation de parler de santé sexuelle en cas de cancer de la prostate, simplement parce qu’il s’agit de soins de supports qui doivent être pris en charge. Pourtant, ce n’est pas toujours fait pour plusieurs raisons :
• Le manque de temps médical
On le sait tous, le personnel soignant manque, des chirurgiens aux médecins en passant par les infirmières et kinésithérapeute.
• La priorité à la maladie
En cas de cancer, l’équipe soignante cherche à guérir la personne prise en charge. C’est sa priorité, et tout ce qui fait partie des soins de support passe au second plan, on pourrait même dire, à juste titre, l’essentiel étant de vivre.
• Les soignants sont peu formés à la santé sexuelle
Ils ont déjà beaucoup de choses à apprendre, de connaissances à mettre à jour... la santé sexuelle, c’est un élément supplémentaire qui s’ajoute à leur charge de formation continue les soignants, même formés craignent que s’occuper de santé sexuelle leur prenne beaucoup de temps… au détriment de leurs autres patients.
Parce que c’est vrai que parler de santé sexuelle, c’est parler de relation de couple, de sensualité, d’anxiété, de satisfaction, de peur d’une dégradation de relations amoureuses, du plaisir, etc. Et ça fait beaucoup !
• Les patients, comme les médecins ne sont pas forcément à l’aise avec le sujet
On hésite à en parler de peur d’être intrusif (comment vont vos érections, c’est une question pas forcément facile à poser ou à recevoir), et nous ne sommes pas habitués à étaler notre vie intime.
Pourquoi les personnes touchées par un cancer de la prostate parlent peu de sexualité ?
Certains hommes, certains couples, sont si anxieux qu’ils ne pensent plus tellement à leur vie intime, mais bien plus aux traitements et à la guérison. Alors, ils n’en parlent pas à leur médecin. Certaines personnes estiment que la sexualité, ce n’est pas du tout une priorité, on peut vivre avec, on peut vivre sans. C’est parfois le cas de personnes relativement âgées qui acceptent de renoncer à une vie sexuelle. Et c’est leur droit !
D’autres n’osent pas en parler, parce qu’ils sentent que leur médecin ne leur répondra pas ! Ils ne veulent pas forcer le dialogue. Et certains encore sont timides, ce n’est pas si simple de poser des questions sur son intimité, car ce n’est pas seulement de la tuyauterie, ce sont aussi des émotions et des sentiments.
Santé sexuelle et cancer de la prostate, des progrès en cours !
En 2012, 40 à 53% des hommes considéraient que l’information fournie par le médecin sur les conséquences sexuelles des traitements était incomplète ou nulle (1).
En 2021, 44 % n’avaient pas peu trouver un soignant à qui poser des questions sur la santé sexuelle (2).
En 10 ans, l’information n’avait pas beaucoup progressé.
C’est pourquoi l’Association Nationale des Malades du Cancer de la Prostate soutient Doctical pour mettre en place des programmes vidéo d’accompagnement.
À lire aussi :
- Doctical : évaluation par les adhérents de l'association de patients ANAMACAP
Sources :
(1) Enquête ANAMACAP 2012 : en collaboration avec le Professeur DROUPY
(2) Enquête ANAMACAP 2021 Questionnaire envoyé à 1161 adhérents
© Doctical 2023. Révision 05/2024.
Photo Pexels de Mikhail Nilov
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