Cancer de la prostate ou simple adénome ? quels symptômes ?
Une prostate malade entraîne des signes très gênants. Difficultés à uriner, envies fréquentes d’uriner, réveils nocturnes, fuites urinaires, sang dans les urines, sensation de lourdeur, etc.
Quelles sont les différences entre les symptômes d’un cancer de la prostate et une hyperplasie bénigne de prostate (HBP ou adénome de prostate ou prostate trop grosse) ?
Pourquoi des symptômes différents entre cancer et adénome de prostate ?
L’hyperplasie bénigne de prostate (HBP) concerne le cœur de la prostate situé tout près de l’urètre, canal par lequel s’écoule l’urine. Cette HBP entraîne donc beaucoup de signes urinaires car au fur et à mesure de son augmentation de taille, la grosse prostate appuie de plus en plus sur l’urètre. Dans le cancer de la prostate, le plus souvent, la zone concernée est la périphérie de la prostate, un peu moins souvent une zone intermédiaire et plus rarement la zone centrale. La prostate, même atteinte n’entraîne donc pas de signes urinaires… la plupart du temps !
Les symptômes de l’hypertrophie bénigne de prostate ou HBP
C’est un problème que rencontrent beaucoup d’hommes après 50 ans et surtout après 60 ans car la prostate a tendance à grossir avec les années. Il est également appelé adénome de prostate et parfois hypertrophie bénigne de prostate. Ce problème déclenche 2 types de signes :
1° – Des symptômes dus à la difficulté à faire sortir l’urine
La prostate est comme un anneau autour du tube qui sort de la vessie, l’urètre. Dans l’adénome de la prostate, la prostate grossit vers l’intérieur et appuie donc sur l’urètre, diminuant son diamètre. D’où les signes témoins d’une difficulté à évacuer l’urine.
On parle de dysurie avec :
– un besoin de pousser (normalement, l’urine sort sans que l’on doivent pousser),
– un retard à l’écoulement (l’urine de sort pas immédiatement, il faut attendre un peu),
– une miction (acte d’uriner) en plusieurs fois car le jet d’urine peut s’arrêter et repartir. On parle de miction intermittente,
– un jet parfois double ou étalé,
– des gouttes retardataires,
– des mictions par regorgement : il s’agit de fuites liées au fait que la vessie trop pleine ne réagit plus bien en envoyant une envie d’uriner, alors, elle s’évacue passivement en général goute à goutte ou par petites quantités, souvent la nuit,
– un jet faible : On observe aussi une réduction de la force du jet d’urine qui n’est pas lié à l’âge, mais au grossissement de la prostate,
– une sensation de vidange incomplète,
– parfois l’acte d’uriner peut devenir douloureux.
2° des symptômes dus à l’irritation réactionnelle
Le fait que la vessie doive pousser pour faire passer l’urine entraîne des conséquences réflexes. Avec en particulier :
– des sensations de besoin d’uriner impérieux ou urgenturies, ou envies d’uriner brutales,
– des mictions impérieuses : ici ce n’est pas seulement une sensation de besoin, mais le fait qu’uriner soit urgent (des fuites sont possibles s’il n’y a pas de lieu pour uriner),
– un besoin d’uriner fréquent dans la journée (souvent plus de 7 fois) ou pollakiurie,
– un besoin fréquent de se lever pour uriner la nuit (plus de 3 ou 4 fois) ou nycturie ou nocturie ou encore pollakiurie nocturne,
– des signes sexuels : à cause des réactions neurologique, la vessie qui lutte pour faire sortir l’urine, le verrou qui lutte pour retenir d’urine… apparaissent souvent des troubles de l’érection.
Les symptômes du cancer de la prostate
À son stade de début, le cancer de la prostate n’entraîne la plupart du temps aucun signe. Ce sont uniquement la prise de sang et le toucher rectal qui peut le détecter.
À un stade un peu plus avancé, des symptômes peuvent se manifester comme :
– la présence de sang dans l’urine ou le sperme,
– des éjaculations douloureuses,
– la sensation de brûlure ou de douleur en urinant.
Ces symptômes peuvent être associés à des signes ressemblant à ceux d’un adénome de prostate ou HBP :
– des changements dans l’acte d’uriner (un besoin fréquent et/ ou urgent d’uriner),
– une difficulté à commencer à uriner ou à cesser d’uriner,
– une incapacité d’uriner,
– un jet d’urine faible ou réduit,
– un jet d’urine qui s’interrompt,
– la sensation de ne pas avoir complètement vidé sa vessie,
– des troubles de l’érection.
Faut-il consulter en cas de symptômes liés à la prostate ?
Réponse : Oui ! En cas de signes urinaires gênant survenant progressivement chez un homme de 50 ans et plus, il est probable qu’il s’agisse d’une adénome de prostate. Néanmoins, à cause du risque de cancer, il ne faut surtout pas supporter cela en pensant que c’est dû à l’âge !
D’autre part, les signes plus souvent liés à un cancer doivent inciter à consulter rapidement. Une précision tout de même : si du sang dans le sperme est plus souvent bénin, du sang dans les urines n’est jamais normal et doit faire consulter pour un bilan (pour rechercher une infection, une atteinte du rein ou de la prostate…)
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Cet article a été écrit par un médecin.
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